Se chauffer au bois en limitant la pollution

Les particules fines de fumée à Thueyts

En hiver, et en l’absence de vent pour évacuer la pollution, les niveaux de pollution à Thueyts dépassent nettement les seuils de dangerosité pour la santé humaine. L’air interieur subit également la pollution extérieure.

Heureusement, la situation n’est pas désespérée. Il est possible de se chauffer au bois de façon propre, et ainsi ne pas imposer la pollution au reste du village.

La majorité de la pollution émise dans le village serait évitée si les principaux responsables de cette pollution prennaient conscience de leurs responsabilités et amélioraient leurs pratiques. À Thueyts, dans le secteur coeur de village, une petite dizaine de foyers sont responsables de l’essentiel de la pollution en hiver. Nous les encourageons à lire ce site, et à prendre conscience de l’importance d’améliorer leurs pratiques.

Les mauvaises pratiques, sources de pollution intense

La majorité de la pollution nocive dans le village provient des mauvais usages suivants :

• utilisation de bois pas assez sec
• utilisation de bois en trop gros morceaux
• bois impropre à l’usage chauffage, en particulier des morceaux de châtaigner qui n’ont pas été rincés (détails plus bas)
• foyer surchargé (trop de bois d’un coup)
• allumage d’un “gros tas de bois” par le dessous
• foyer de combustion ouvert (pas d’insert)
• cheminée mal entretenue, non ramonée, ou avec un tirage trop faible pour évacuer rapidement les fumées
• déchets divers mis au feu, papiers plastiques, cartons, papier avec des encres etc, par exemple pour allumer le feu
• journée sans vent pour disperser la fumée

À titre d’illustration, l’usage suivant est fortement polluant :

• cheminée foyer ouvert
• gros morceaux de chataîgner, ni rincé de ses tanins, ni seché suffisament
• ni refendu en petites sections (moins de 10cm)
• posé en tas dans le foyer, puis allumé par le dessous

Ce type de pratique engendre à coup sûr une pollution intense à chaque flambée, irritante et dangereuse pour la santé du reste de la population du village.

Ce type de feu mal réalisé se repère facilement, car la cheminée produit une épaisse fumée, à l’odeur acre, et irritante. Cette fumée épaisse et humide, parfois légèrement gris-bleu, est le signe d’une mauvaise combustion. Trop lourde, elle se redépose ensuite dans les rues rapidement la sortie de la cheminée, puis pénètre dans les habitations voisines, et porte alors atteinte à la santé des habitants autour.

Nous appelons tous ceux qui ont ce type de pratiques à faire preuve de responsabilité. Nous leur rappelons qu’ils se trouvent au milieu d’un village habité.

Si le bois est “naturel” en effet, la fumée de la cheminée n’a plus rien de naturel ou d’inoffensif, c’est une pollution nuisible et nocive pour la santé de la population, en particulier des enfants et des personnes fragiles.

Il est possible de faire beaucoup mieux.

Les bonnes pratiques

En suivant des bonnes pratiques, il est heureusement possible de se chauffer au bois proprement, c’est à dire sans engendrer de grosse pollution qui porte atteinte à la santé de la population.

Le principe général est de “tout brûler”, y compris les fumées. En effet, ces dernières sont principalement des résidus imbrûlés.

Pour cela, il faut en particulier :

• installer un insert ou un poêle facilite énormément la combustion de qualité. Un insert/poêle de bonne qualité réduit de 90% la pollution issue de la combustion, et réduit également la consommation de bois, source d’économie. Il existe des labels pour les inserts les plus performants.
• utiliser uniquement du bois refendu en petite section (10cm de diamètre maximum)
• utiliser du bois adapté au chauffage, abattu en hiver, parfaitement séché (moins de 20% d’humidité imperativement, 10% est préférable). Dans notre région, il faut 3 ans sous abri mais à l’air au bois refendu pour atteindre le niveau de séchage nécessaire.
• en cas d’utilisation de bois tanique (chêne ou châtaigner), le bois doit être rincé (on dit également “lessivé”) par la pluie en extérieur. Pour cela, après avoir été débité et refendu, le bois est exposé pendant 1 an minimum à la pluie, avant de poursuivre son séchage normal sous abri. Le bois prêt a perdu son écorce, est pratiquement blanc en surface, est léger, et produit un son claquant quand on frappe ensemble 2 morceaux
• faire des feu vifs et puissants (flambées franches, pas de “petit feu qui couve et qui fume”)
• mettre peu de bois à la fois, ne jamais “gaver” le foyer
• toujours allumer le feu par le dessus du tas de bois, et non par le dessous (technique dite de l’allumage inversé, voir une video ici, nombreux autres exemples video sur le net)
• démarrer le feu avec du petit bois très sec, pour faire chauffer le conduit et activer le tirage avant de mettre les plus gros morceaux
• faire ramoner la cheminée mécaniquement 2 fois par an. Ramonage MÉCANIQUE impératif. Les “bûches de ramonage” sont inefficace, chimiques, et produisent des fumées extrêmement toxiques qui retombent dans le village.

Avec ces pratiques, le feu de bois ne produit que peu de pollution, et il est possible de se chauffer au bois sans porter atteinte à la santé des voisins.

Si besoin, un testeur d’humidité pour le bois coûte environ 20€, et permet de s’assurer que le bois acheté, ou le bois entreposé, est suffisament sec pour un usage “feu”.

Important : le bois sec, propre et refendu possède de multiples avantages.

Quelques suggestions aux utilisateurs de cheminée : quand vous allumez un feu, sortez de chez vous, et levez les yeux vers votre cheminée pour regarder.

• Est-ce que la fumée s’élève rapidement dans le ciel pour se dissiper en hauteur, ou est-ce qu’elle retombe dans la rue ?
• Est-ce que la fumée est fine, légère, blanche et pratiquement invisible ? Ou est-ce qu’elle est épaisse, lourde, gris-bleu et assez opaque ?
• Est-ce qu’il y a une odeur perceptible dehors à cause de votre feu de cheminée ?